Existe-t ’il un profil commun aux personnes victimes d’abus ?

existe-t-il-un-profil-commun-aux-personnes-victimes-d-abus

Cette question de savoir s’il existe des personnes plus sujettes aux abus (violence psychologique, manipulation..) je me la suis régulièrement posée. Dans ma pratique, j’ai rencontré diverses personnes femmes ou hommes avec des origines, des statuts socio-professionnels, des parcours de vie très différents.

Y avait-il cependant un dénominateur commun entre toutes ces personnes qui avaient fait l’expérience d’abus dans leur vie ?

Les réponses qui vont suivre sont le fruit de mon expérience et de mes lectures sur le sujet.

On peut penser à tort et de façon simpliste, qu’il s’agit de personnes nécessairement naïves, fragiles, peu intelligentes car sinon elles ne se seraient pas laissé manipuler. Or, le propre de la manipulation c’est que l’on ne s’en rend pas compte. On ne force pas ouvertement la personne à agir, on lui fait croire insidieusement qu’elle agit de son plein gré en utilisant des techniques de manipulation, ressemblant fortement à un « lavage de cerveau » et plongeant celle-ci dans un état de stress quasi-permanent.

Avant l’emprise psychologique, les proches des personnes victimes d’abus attestaient qu’elles avaient une certaine joie de vivre et un caractère plutôt empathique. En général, les personnes que j’ai rencontrées, se trouvant dans une relation abusive, étaient capables d’introspection et de remise en question. La fragilité se situait plus au niveau de leur estime personnelle, c’est-à-dire dans leur capacité à être, à se donner de la valeur et à la reconnaître.

A mon sens, pour expliquer l’expérience vécue avec un/ une manipulatrice, il faut aussi s’intéresser à la présence ou non d’un terrain de vulnérabilité chez la personne ou encore au contexte antérieur à la rencontre avec le/la manipulateur (trice).

Lorsque j’évoque le terrain de vulnérabilité, je fais référence aux blessures, traumatismes vécus durant l’enfance et les croyances sur la vie, sur les relations interpersonnelles qui se sont ainsi formées, faussant et altérant notre perception de la réalité des autres et du monde.

Au sein de cette catégorie de personnes plus vulnérables à la manipulation, il peut être cité des personnes qui ont un style d’attachement anxieux ou désorganisé, des personnes orientées vers les autres ou bien très inquiètes qu’on ne les quitte, abandonne. Il est question ici de la blessure d’abandon, laquelle a pour effet de nous conduire vers des relations de dépendance affective.

De même, les personnes avec un terrain anxieux et notamment l’anxiété de séparation seront plus susceptibles de s’attacher à la personne qui lui fait vivre une relation destructrice car l’angoisse résultant de la séparation est profonde et produit une peur incontrôlée qui, non seulement induit une dépendance, mais pousse à cette même dépendance.

Aussi, on peut observer que des personnes qui ont tendance à pardonner d’une façon excessive, et surtout trop vite, sont plus perméables à s’attirer des relations toxiques.

Comme je l’évoquais plus haut, seront également prises dans les filets d’un(e) manipulateur(trice), des personnes qui se remettent excessivement en question, voire qui ont tendance à s’autocritiquer durement. L’autocritique néfaste est à rechercher dans les blessures d’enfance et les croyances limitantes enregistrées durant cette période.

En effet, si ces personnes ont vécu avec un parent qui leur a donné de l’amour de manière complétement aléatoire, imprévisible, sporadique ou encore avec un parent qui souffrait d’un problème psychologique, l’enfant a reçu l’affection d’une manière aléatoire. Par conséquent, les abus vécus dans sa propre famille ne sont pas perçus comme tels. L’enfant grandira en pensant que c’est normal d’une certaine façon, que c’est cela l’amour, c’est ce modèle avec lequel on a grandi.

Ainsi, lorsqu’on revit la même chose à l’âge adulte, la personne aura du mal à reconnaître les abus en tant que tels et aura tendance à rationnaliser, à trouver des justifications et des excuses au comportement de l’autre personne manipulatrice.

Enfin, les personnes hypersensibles au rejet. Cette blessure de rejet a pour effet entre autres, de conduire à une sur-adaptation permanente aux autres afin de correspondre à leurs attentes et ne pas montrer son vrai visage, de peur d’être rejeté. Si bien que rester dans un tel schéma pour la personne victime d’abus devient moins éprouvant que de partir. Inconsciemment, il se fera une sorte d’arbitrage interne, la personne concluant que la stratégie la moins couteuse serait de rester dans cette relation, plutôt que de faire face au rejet ou à la solitude.

Quant au contexte antérieur, il s’agit ici de la période de fragilisation existante au moment de la rencontre avec le/la manipulateur(trice). En effet, il se peut que la rencontre se soit produite lorsque la personne se trouvait fragilisée par le décès d’un proche, une rupture sentimentale douloureuse, la perte d’un emploi… Des évènements de vie qui affectent notre état émotionnel et qui nous rendent plus poreux, sensibles aux marques d’attention qu’une personne manipulatrice sait parfaitement utilisée à son avantage, préparant ainsi le terrain de sa domination et de son contrôle sur l’autre.

Cette présentation du profil des personnes victimes d’abus est loin d’être exhaustive, et elle dépend de différents facteurs, qui ne sont pas uniquement d’ordre interne, mais résulte, comme nous venons de le voir, d’un contexte extérieur favorable à une manipulation.  Ces éléments apportés constituent un premier éclairage qui peuvent vous aider à prendre conscience d’une réalité que vous avez vécue ou que vous vivez encore et dont vous souhaiteriez vous libérer.

Partager :

Autres publications

Vous vous sentez piégée dans une situation qui vous fait souffrir ?
Que ce soit dans votre couple ou dans votre travail, vous méritez d’être respecté(e) et épanoui(e)

Je vous propose de discuter avec moi lors d’un premier échange gratuit et sans engagement.

Ensemble, nous ferons le point sur votre situation, nous identifierons les causes de votre mal-être, et nous explorerons les pistes pour vous libérer de cette souffrance.

Ce premier échange vous apportera :

N’attendez plus, contactez-moi dès maintenant en réservant votre séance Découverte qui nous permettra de clarifier votre situation.